Cela vous est sûrement déjà arrivé. Vous êtes tranquillement chez vous quand soudain, un événement quelconque, un bruit supect ou une coïncidence un peu trop heureuse vous donne l’impression d’être observé. Alors que pourtant, absolument personne n’est présent dans votre appartement ! (insérer ici rire forcé)
Une introduction digne d’un certain podcasteur de 2012 s’étant depuis reconverti en agresseur sexuel pour laquelle je m’excuse d’avance, mais par laquelle j’étais obligé de passer pour vous parler de La Cassette de Duke Mobb. Car c’est bien cette sensation que j’ai ressenti lorsque j’ai découvert la tracklist de cette mixtape. En effet, que ce soit les noms de Tedax Max, VEUST et Mairo faisant parti de mes kickeurs préférés, ceux de Loto, 8ruki ou So La Lune représentant mes favoris de la nouvelle génération ou encore ceux de Sameer Ahmad et Butter Bullets, artistes que je n’ai malheureusement découvert que récemment, j’appréciais tous les noms de ce projet. Coïncidence encore plus troublante, certains noms tel que ceux de Slim C, ou encore Gouap, résonnaient en moi comme des artistes perdus de vue, mais pour lesquels je gardais encore beaucoup d’affection. Un enchainement de hasards bienvenus qui me paraissait presque louche, mais je décidais de balayer d’un revers de main ces doutes. Malgré tout, le fait que je n’ai jamais entendu parler de ce Duke Mobb avant cette sortie me titillait …
Je me lançai donc dans des recherches sur ce collectif mystérieux, histoire d’en avoir le coeur net. J’appris alors à ma grande suprise qu’aucun ne faisait vraiment de musique. Tous trois étaient en fait graphistes/designers et avaient déjà plusieurs fait d’armes à leurs actifs. Le premier, zeblaski, avait notamment collaboré avec Gouap, JMK$, So La Lune ou encore J2LASTEU pour des covers. Des covers au style cartoon qui, coïncidence, était notamment influencé par la nouvelle génération de Detroit et Los Angeles, que j’appréciais tout particulièrement. Le second, akaoni945, produisait également des covers dans le même style, mais également, point important, avec une influence manga. Et devinez qui est également amateur de manga, votre reporter préféré bien sûr …
Les liens s’accumulant, je décidais de continuer mes recherches en m’attaquant à Exxignotis. Un dernier membre qui s’avérait être multi-casquette, touchant à la fois au domaine de l’animation, de la photo et même du textile. Et alors que je me baladais sur le site du dit Exxignotis, je fus tout à coup attiré par une collection de vêtement en collaboration avec Home Of Loud qui, comme par hasard encore une fois, me plu directement. C’en était trop, j’avais maintenant la certitude d’être observé. Depuis quand, pour quelles raisons, je n’en savais rien. Mais les faits étaient là, je ne pouvais les nier.
Ne sachant que faire, je décidai alors de m’attarder sur les crédits, afin d’y trouver un signe, un message, un je-ne-sais-quoi me permettant de résoudre cette affaire et là, je reçus un nouveau choc. La totalité des producteurs présents représentaient ce qui se faisait de mieux selon moi sur la scène francophone. 3G & Briksy, PUSHK, Schumi1 pour ne citer qu’eux, avec même un mix spéciale de La Phonkerie, tous étaient présents. Et pour courronner le tout, la présence de Nicholas Craven, producteur canadien émérite de la scène neo boom bap, était là pour confirmer mes doutes.
Je me tenais maintenant désorienté, effrayé par les éléments récoltés par mes recherches. Perdu, il ne me restait plus qu’une chose à faire, lancer cette fameuse cassette. Et c’est en écoutant l’introduction que je compris enfin. Toutes ces heures passées à m’observer, tous ces excellents artistes réunis n’avaient qu’un seul but, me rendre accro. Un message à peine dissimulé en introduction qui, dès que que je compris, me fis me précipiter sur le bouton pause, mais il était trop tard. Les notes de Nouveau Monde de thaHomey était déjà arrivées à mes oreilles et malgré toute ma volonté, je ne pus l’arrêter, c’était juste trop bon. la fin du morceau approchant, je voulus profiter de la transition avec le prochain morceau pour me défaire de l’empreinte de la cassette, en vain. La voix caverneuse de Veust me cloua et je ne pus esquisser un geste. Et pour chaques morceaux, le schéma se répéta. J’étais si faible face à ce déluge de musique d’exception que je ne pouvais m’arrêter, hôchant frénétiquement la tête.
Depuis, plusieurs jours ont passé, mais rien n’a changé. Je ne peux plus m’en passer. Toutes les minutes passés sans cette cassette sont des minutes de souffrance pure. Rien d’autre ne peut plus me contenter. Le collectif Duke Mobb m’a eu et je n’attends maintenannt plus qu’une seule chose, toujours plus de cassettes pour ma consommation.