Qui dit été, dit rencontre, retrouvaille et fête. Des thématiques peu abordées dans le rap, mais que l’on peut se retrouver matérialiser dans le concept de featuring. En effet, quoi de mieux pour représenter que les éphèmères rencontres d’été que les associations entre nos cher⸱e⸱s rappeur⸱se⸱s français⸱e⸱s. Partant de ce postulat, nous avons décidé de vous conter l’histoire d’une journée d’été, avec comme bande-son des collaborations de 2022. Le concept étant expliqué, il est maintenant temps de vous laisser avec cette histoire estivale. Bonne lecture !
13:00, sud de la France, emplacement 503 du camping des Mouettes, c’est là que commence votre journée. En vérité, celle-ci a déjà commencé depuis un petit moment sans vous demander votre avis, en témoigne le soleil brulant vous martyrisant. L’atmosphère devenant bientôt irrespirable sous vos tentes bon marché, vous décidez, vous et vos compagnons de voyages, de prendre votre voiture direction l’océan. L’atmosphère générale étant un peu molle, dû à la fatigue et à la chaleur, on vous demande de mettre un peu de musique pour le trajet. Votre dévolu se jette sur un extrait du dernier album de JeanJass Doudoune en été en collaboration avec Fuku, Le Six. Et dès les premières secondes de la production de Dee Eye et de l’hôte du morceau, vous sentez que votre choix a été judicieux. Toutes les têtes se mettent à bouger sur l’ambiance West-Coast du titre et votre Clio prend le temps d’un trajet l’allure d’un Low Rider. La journée est maintenant officiellement lancée.
Tout se passe pour le mieux lorsque soudain, alors que vous décidez de pull up tel Jacky Brown l’incroyable premier couplet de Fuku, vous croisez une voiture de police qui n’a pas l’air d’apprécier comme vous ce fameux couplet. Et alors que les agents vous font signe de vous arrêter, votre ami et conducteur est pris d’une fastandcuriousite aigue et décide d’accélérer. Une poursuite s’enclenche alors pour tenter de semer les quelque peu susceptibles représentants de l’ordre. Pour soutenir votre ami, vous décidez de mettre Dérapages afin d’utiliser les armes de l’ennemi et vous sentir « comme Zemmour, tellement ça fait des dérapages ». Galvanisé par les paroles du duo pariso-toulousain, votre ami parvient, grâce à une conduite sportive que vous ne lui auriez pas deviné, à semer les bleus.
Après cette petite mésaventure, vous arrivez enfin à votre destination : la plage. L’eau s’étend à perte de vue, un léger vent marin vient vous rafraichir tandis que vous sentez le sable chaud et fin sous vos pieds. Telle une joyeuse colonie de vacance, vous et vos amis courrez bruyamment en bas de la dune pour goûter à la fraicheur de l’océan. Mais fatigué par vos précédents incidents et ce sprint vers l’eau inopiné, vous retournez bien vite à vos linges pour faire bronzette. Un peu de musique ne faisant jamais de mal, vous vous emparez de l’enceinte pour mettre votre tube, votre zumba de qualité, votre pêché mignon de l’été : Sans toi de J9ueve et Zamdane, produit par Giobinks et Pushk Production.
Bercé par les douces mélodies, vous et vos amis vous laisser aller à un petit moment de sieste et bronzage. Mais le temps se fait un peu long et l’ennui commence à s’installer. Vous décidez alors d’organiser un petit match de foot, histoire de se stimuler un peu mais, problème, il vous manque quelques joueurs. De plus, lorsque vous regardez autour de vous, vous constatez que la plage n’est peuplé que de touriste hollandais et aucun de vous n’a eu la présence d’esprit de prendre en seconde langue le néerlandais au collègue. Qu’à cela ne tienne, vous avez la solution : le feat international entre STO et SN, rappeurs de Rotterdam. Vous vous empressez de mettre le titre sur l’enceinte et laisser la magie de la musique opérer. Trois minutes plus tard, des rencontres commencent à avoir lieu sur les bases d’un anglais approximatif. Des marseillais viennent même se joindre à vous, attiré par la prod julesque de Lowonstage ! Suite à quelques minutes de tergiversations, vous finissez par constituer quelques équipes et lancez un tournoi.
Après de longues heures de jeu et de lutte, voici venu la finale. Et votre équipe a fort à faire, l’équipe se dressant face à vous est celle des marseillais, qui n’a pas encore perdu un match. Votre équipe quant à elle se présente avec une identité mixte, votre groupe d’amis se partageant entre supporter lyonnais et parisiens. Vous n’êtes absolument pas favoris et pour souder l’équipe, vous décidez de faire votre entrée sur Triple Menace. Un morceau qui représente à merveille votre équipe, conjuguant les deux parisiens Tookie et Eloquence, hôte du morceau, et la révélation lyonnaise Tedax Max. Le choix est payant, vous prenez la mesure de votre fougueux adversaire marseillais à l’expérience, grâce à un flegme impressionnant, à l’image du duo de producteur du titre Chapo et Heihzenberg.
Après cette belle après-midi de jeu, vos compagnons ainsi que plusieurs nouvelles têtes rencontrées souhaitent aller faire la fête au bar local. Chacun se presse donc vers son moyen de transport pour atteindre cette nouvelle destination. L’ambiance étant à la détente, vous décidez d’à nouveau prendre les commandes du système son de la voiture pour mettre Death Row France de Gizo Evoracci, en collaboration avec Baron G et nul autre que la légende Snoop Dogg. Au son de la production signé Didaï de cette gangsta shit, vous filez vers la terre promise du bar.
La fête bat son plein. Tout le monde est de bonne humeur, la musique est bonne et l’alcool coule à flot. Soudain, trois hommes rentrent dans le bar, chemises blanches sur le torse et mocassin au pied. Ils commandent à boire et se mettent tout à coup à accoster une de vos amies. Repoussée par leurs dégaines d’élèves d’école de commerce, elle leur fait comprendre qu’elle n’est pas intéressée. Malgrét tout, le trio n’en démords pas et ils insistent pour continuer la conversation. Voulant l’impressionner, ils commencent même à parler investissement et crypto-monnaie. Affolée par ces clichés sur patte, votre amie vous fait discrètement comprendre qu’elle a besoin d’aide. Ni une, ni deux, vous alertez le DJ et lui demander de jouer Big Bang de Jason Voriz et Jeff Le Nerf. Les premières notes de la production de DJ Weedim retentissent et directement, les poils des trois individus se hérissent. Ils protestent, disant qu’ils auraient préféré entendre autre chose que du rap, cette sous-culture qui n’a de musique que le nom. Mais le coup de grâce vient alors avec le refrain du manstr du 06 scandant fièrement « Les plus grosses racailles viennent pas de cité, mais de Levallois et Neuilly ». Outré par ces propos, ils décident de quitter le bar, marmonant une bouillie de mot dont vous semblez capter le mot « racisme anti-blanc ». Quant à vous, après avoir vérifié que tout allait bien pour votre amis, vous continuez de profiter de votre soirée, porté par le virtuose couplet de l’invité du morceau Jeff Le Nerf.
Vous avez peut-être un peu trop bu. Peu habitué à l’alcool local, vous vous êtes un peu trop laissé aller et sentez qu’il vous faut rentrer. Après avoir demandé ce que comptais faire vos compagnons, vous décidez de les attendre dans la voiture, ceux-ci vous ayant dit qu’il allait partir dans une trentaine de minute. Vous sortez du bar, la lune vous éclaire, les étoiles dansent dans le ciel et vous entamez la petite marche vous séparant de la voiture. Dans cette ambiance presque féérique, vous avez l’impression de flotter et décidez d’écouter un peu de musique. Et c’est au son du refrain commun de Keroué et Wallace Cleaver sur Vert-Violet que vous arrivez à la voiture et tombez dans les bras de Morphée, avachi sur la banquette arrière. Une fin de journée tout en douceur, rhytmée par les doux piano de PR et DELHO, et qui cloture également cette article. Merci de nous avoir suivi dans cet article sortant de ce que nous avons l’habitude de faire et à bientôt sur rapreporter.ch !